Un journaliste saoudien est entré vivant dans une représentation diplomatique de son pays à l’étranger et n’en est jamais ressorti. Après plusieurs atermoiements, il est officiellement déclaré mort, assassiné dans des conditions effroyables dont les détails restent à déterminer.
En attendant que ses restes soient retrouvés, que les coupables soient identifiés et que la chaîne de complicité remonte au(x) commanditaire(s) de ce crime odieux, on doit décoder les signes sous-jacents à une certaine culture du Pouvoir et à l’hypocrisie qui règne dans les relations internationales.
Disons le, purement et simplement: ce qui s’est passé dans le Consulat d’Arabie Saoudite en Turquie relève du grand banditisme. Voire du banditisme d’État. Il s’agit d’un crime dont les commanditaires sont suffisamment puissants pour mettre en mouvement le Directeur de la CIA en vue d’élaborer une thèse diplomatiquement acceptable. Il est quand même singulier que ce soit le numéro Un de ce bras armé de la politique étrangère américaine qui monte en première ligne pour effectuer des va et vient entre Ryad et Ankara pour concocter les termes finaux d’une enquête aux contours pourtant évidents!
S’il ne s’agissait que d’un simple crime crapuleux, les faits sont suffisamment accablants. Mais les faits sont également inédits et gravissimes: un jet privé à transporté des…assassins dans une représentation diplomatique pour tuer et découper en morceaux un journaliste et faire disparaître ses restes. On se croirait dans un film d’horreur.
Pour l’heure, les relations entre les USA et l’Arabie Saoudite, sur fond de contrats d’armements forts juteux, semblent vouloir expliquer l’inexplicable. Même Donald Trump, si prompt à dénoncer la barbarie semble s’accommoder des explications sanguinolentes et alambiquées du Prince Mohammed Bin Salman, en première ligne sur ce dossier.
Par ailleurs, on attend de voir si la Charia sera appliquée aux criminels et à leurs commanditaires. Ils devraient être au moins une quinzaine de pendus au vu du nombre de personnes identifiées comme présentes au moment des faits, selon la presse internationale. Ce serait la preuve ou non du caractère islamique du régime des Al Saoud . Ce sera aussi le temps pour le monde de dissocier l’Islam de la monarchie régnante en Arabie Saoudite afin que la Vérité enfouie sous des siècles d’usurpation et de mensonges éclate au grand jour.
Les musulmans devraient enfin réaliser qu’il ne suffit pas de porter un burnous et d’entretenir une barbe pour se prétendre musulman. C’est bien souvent une tenue de camouflage pour pervers narcissiques.
La Foi musulmane, c’est beau, c’est bon, c’est doux… Un musulman ne tue jamais gratuitement et surtout pas de cette manière.
Amadou Tidiane Wone