En ce 10é jour du nouvel an musulman, je dédie ce poème au détenteur de la Faydha Tijaniyya.
Soleil debout à l’aune des aubaines
Haine ensevelie sous le divan des gênes
Scène des saints sur la rive des peines
Me voici sur le point de chanter cette sainte main, qui couve Médina Baye, productrice de Rouhoul Adab, disciple de Hā Mīm, le hedjaz en mutation, est vêtu de saines parures. Ses victoires comme sa fine sagesse ont fasciné ses ennemis, qui sont devenus plus tard ses indéfectibles serviteurs
Ton mausolée, ô Cheikhal Islam, me parle sans arrêt, le doux parfum qui y suinte me connecte aux mystères qui entourent ta noble vie, riche en matière, laitière des hommes, en quête de grâce et d’aménité, vêtus de brassière ajustée, nichés au summum de la vénusté.
Une vie autour du silence, un silence qui encercle ses actes de haute portée, tous portés à l’humanité, que dire de « Noujoumoul Houda », cette panégyrique inédite, dédiée au maître des pourvoyeurs d’humanité
Me voici comme cet enfant de Wack Ngouna,
Insouciant, qui taquine la plume,
Sans même trouver les mots en mesure
de décrire tes sublimes qualités d’homme de Dieu, émérite dans le savoir, à la main plongée dans les mystères divins, aux terres repères et aux demeures prospères
Et voici que je suis arrivé enfin à te chanter, comme cet autre enfant de Kossy, persuadé qu’il n’est pas donné à qui le veut de pénétrer les rives de la muse infuse, ces pouvoirs d’exception qui te sont naturellement dédiés
Mes ressources intellectuelles sont si infimes pour louer l’immense océan de connaissance que tu demeures, toi qui a rendu la lumière à Soxna Astou Diankha, sous les vents de Taïba Niassène, sous les pas de Mame Abdoulahi, le doué d’intelligence alerté, immunisé dans tes prairies
Et voilà que j’ai forcé mon esprit, pour un temps, à l’heure de te chanter, il était important pour moi d’aller à Medina Baye par l’écriture d’abord, par la pensée féconde ensuite et finalement, physiquement, pour me connecter à ta science, qui panse les plaies du coeur et qui ravitaille l’âme d’une nourriture dense, préparée depuis Kawthar.
Kawthar, que tu connais bien, que tu fréquentes en permanence, l’index doux comme de la soie pure, par lequel il suinte, a caressé tes sublimes yeux, illuminé ton regard, rendu basané ta peau, béni ta noble demeure, élargi ta pensée et renforcé tes pas dans les jardins aux 1111 nectars. Ces nectars qu’il t’a lui-même appris à préparer.
Majesté à part, attestée à l’estampille de cire sacrée, indicible, testée par les savants, et classée maître dans la sphère des sommités de la haute exégèse. Cheikhal Islam, dans le cœur fusionnel, tu as le respect de ton illustre maître, le savant en tout, le paraclet, illustre grand-père d’Aboul Abbass Ahmada Tijani (ra), celui à qui tu as dédié « Tanbihoul Azkiyya ».
Nos cœurs sont si petits pour abriter l’immense étendue de générosité que tu demeures, un jardin connecté en permanence au périmètre sacré, « Sirou Akbar » le secret caché, reflet de ta noble vie, mystique autour d’une connaissance intelligible, le plus grand secret que tu as voulu partager avec nous, pécheurs que nous demeurons.
Tu es le refuge des orphelins, la demeure des opprimés et des hommes abandonnés et la terre ferme de ceux qui cherchent à nager aux larges des océans de la connaissance, ils t’ont finalement trouvé, car, tu es leur destination, la Faydha, le plan de vol qui mène à toi, ô fils béni, au maître élu, au père élevé et aux terres fertiles
Tu as fait sentir à l’homme, Dieu, tu l’as connecté à la vie, la foi sillonnée, et il a reniflé l’exaltation, à toutes les stations, avant d’atteindre les rives de la félicité par ta science, qui n’autorise aucune trêve mystique
Les maîtres-soufis ont la capacité de reconfigurer les êtres et leur foi, tandis que toi, ô savant des plaines sacrées, tu t’attaques aux âmes pour qu’elles prennent en charge tout le façonnage de l’homme, par le zikr, la méditation, et la domination ascétique de son corps
Tu es ce roseau céleste qui a fait cap vers Dieu, soutenu par une vie semée de nobles faits et bienfaits.
Tu es parti, dans le calme des vents mystiques de Ndangane connectés à ceux de Londres, laissant sur tes tablettes, à nous dédié, « Seyroul Qalb », cette ultime œuvre qui parle au cœur et qui indique les schémas précis de tout homme qui cherche l’exaltation par les marches de la félicité, Kanu en témoigne.
L’Islam pleure l’émérite homme de Dieu que tu demeures, parti rejoindre ses nobles maîtres aux périphéries et son sublime guide au centre.
Sous la pluie des bénis, est allumée la bougie de l’espérance qu’aucune goutte d’eau, aussi puissante soit-elle, ne saurait éteindre
Medina Baye, terre du chapelet, aire sacrée du zikr, mystique dans la mystique, aubes collées aux nuits, plaine d’envol vers l’herméneutique du savoir, piste d’atterrissage des têtes pensantes loin de toute souffrance, au cordon glissé en vaillance, le vent des initiés mêlé au sang des abreuvés, désormais tous maîtres, sur les rives de ta haute plénitude.
Bonne fête de Tamkharite à tous
Shasty