Dakarmidi – Cheikh Bamba Dièye a donné un véritable coup de pied dans la fourmilière. Il était grand temps s’il n’est pas déjà trop tard ! Thomas Jefferson a raison : « Une petite rébellion de temps en temps, c’est comme un orage qui purifie l’atmosphère. » On commençait à se lasser de ce silence qui est si mortel dans une démocratie.
Un ami me racontait l’histoire d’un couple qui vivait dans une maison mitoyenne à la sienne. Le mari, qui avait coutume de lever le coude, devenait agressif, voire tyrannique. La bonne dame supportait alors coups, injures et invectives sans broncher. Mais arrivait toujours la riposte à la mesure de l’outrage. C’était sur un ton ferme et coléreux ! Elle avait bien raison. « Se révolter contre la tyrannie, c’est obéir à Dieu », comme disait l’autre.
On demande à Cheikh Bamba Dièye d’être un agneau, un charmant chérubin avec des loups qui font preuve d’une telle trivialité que tous les citoyens soucieux de la quiétude de ce pays ont du mal à contenir leur courroux en les écoutant parler comme des nantis jouissant de leur droit de propriété avec un bien dont ils viennent de faire l’acquisition. Nichés dans une légalité sournoise, ils ne se donnent aucune limite pour s’attaquer ouvertement aux juges de la CEDEAO, s’ils ne dilapident pas nos 28 milliards sans ciller !
Allez donc demander à un pauvre homme au visage tuméfié, à qui des colosses imbus d’eux-mêmes donnent des coups bas, sans que l’arbitre ne daigne lever le petit doigt, de continuer à encaisser des coups et à geindre !
Dans une lettre célèbre qu’Abraham Lincoln aurait adressée au professeur de son fils, le 16eprésident des USA suggérait à l’enseignant d’apprendre à l’enfant « à être doux avec les doux, et dur avec les durs. »
Quand toutes les institutions d’une République sont aux ordres, assujetties au bon vouloir du Prince, quand une bonne partie de la presse privée du pays caresse les autorités dans le sens du poil, quand les régulateurs sociaux sont aphones, quand le citoyen n’a plus que sa voix, celle-ci devient forcément gutturale !
Il a fallu à un proche du président Macron de lever son petit doigt sur un citoyen pour que la Justice et l’Assemblée réagissent. Ici, on a tiré et tué, avec une arme achetée avec l’impôt des citoyens, un étudiant sans que rien n’ait été fait !
Que personne ne vienne nous demander de ne pas exprimer notre courroux : nous avons soif d’eau… et de Libertés ! Les nôtres, bien que constitutionnelles, ont été dûment confisquées. Désormais, ce sont des fonctionnaires qui ont le droit de nous dire quand et comment en jouir !
Moustapha Diop avec yerimpost
La rédaction