Pratiques esclavagistes à l’égard du personnel sénégalais de l’Ambassade de Libye à Dakar sous les regards des Ministères des affaires étrangères et du Travail et de ceux de l’Inspection du Travail.
Alors que les images de la vente des migrants noirs comme esclaves en Libye, véhiculées en boucle par les télévisions du Monde entier, continuent de turlupiner l’opinion publique internationale et de hanter les africains et alors que les Autorités libyennes avaient promis de mener des enquêtes circonstanciées sur cette pratique, ignominieuse et inhumaine, pour en déterminer les responsabilités et prendre les sanctions qui s’imposent, l’Ambassade de Libye au Sénégal perpétue la même pratique à l’égard de son personnel sénégalais, comme si elle était en territoire conquis au Vu et au Su du Ministère des affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, qui, pourtant, assure la tutelle des missions diplomatiques accrédités au Sénégal, et au Vu et au Su du Ministère du Travail et de l’Inspection Régionale du travail.
En effet, foulant au pied la législation du travail dans notre pays, l’Ambassade de Libye au Sénégal refuse, depuis des années, de signer des contrats de travail au bénéfices de ses employés sénégalais se contentant de contrats verbaux qui ne respectent ni le droit des travailleurs sénégalais à la sécurité sociale et leur droit aux heures supplémentaires ni leur droit à l’ancienneté.
Pire, après avoir pris, unilatéralement, la décision de réduire les salaires de certains employés, sans consulter l’Inspection Régional du Travail, voilà que l’Ambassade s’apprête à réduire, de nouveau, les salaires de certains employés, sans consulter, toujours, l’Inspection Régionale du Travail sous le prétexte de difficultés de trésorerie, alors qu’elle n’applique jamais la même mesure aux diplomates libyens, mille fois mieux payés que les agents locaux et alors que les autorités libyennes continuent à affecter à Dakar des diplomates avec des salaires faramineux et d’autres avantages pécuniaires liées à leurs fonctions…
Il s’y ajoute que l’Ambassade refuse de payer au personnel sénégalais, depuis quatre ans, une indemnité appelée en arabe « Moukafaa », à calculer sur la base de deux mois de salaire récompensant la fin de deux années de service accomplies par l’agent. L’Ambassade refuse, de payer au personnel local, depuis des années, les heures supplémentaires comme l’exige la Loi du Travail dans tous les pays du Monde. Elle refuse, également, au personnel local, depuis quatre ans, le droit de bénéficier d’une augmentation de salaires de 10%, après chaque deux années entièrement accomplies par l’agent conformément à un accord tacite conclu avec les agents locaux.
Poursuivant ses dérives, l’Ambassade a décidé, le 5 juin courant, de licencier deux femmes de ménage sans préavis, ni motif valable et sans consulter l’Inspection Régionale du Travail leur promettant une indemnité de licenciement à calculer sur la base de quatre mois de salaire alors que l’une de ces femmes de ménage a accompli plus de vingt ans de service à l’Ambassade.
En réalité, l’Ambassade de Libye au Sénégal, se prévalant de son statut diplomatique, feint ignorer les lois sénégalaises, se permet toutes sortes de dérives et se comporte comme bon lui semble à l’égard de son personnel local et il est sûr et certain qu’elle n’aurait jamais eu ce genre de comportement et d’attitude dans des pays comme l’Algérie, la Tunisie, le Maroc ou même la France, parce que les Autorités de ces pays protègent leurs nationaux et sauvegardent leurs intérêts.
Pour ce qui le concerne, le personnel sénégalais de l’Ambassade de Libye au Sénégal refuse d’être piétiné et écrasé. Ainsi il a décidé de mener une action publique, d’ester en justice devant les tribunaux sénégalais et il n’exclue pas, également, de saisir la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de l’Union Africaine pour que ses droits soient respectés et restitués dans les meilleurs délais.
Le personnel sénégalais de l’Ambassade de Libye à Dakar