La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôle par le peuple,(principe d’égalité). En règle générale, les démocraties sont indirectes ou représentatives, le pouvoir s’exerçant par l’intermédiaire désignés lors d’élections au suffrage universel. Le jeu démocratique au Sénégal a connu des hauts et bas depuis l’ouverture du champs par l’ancien président Léopold Sédar Senghor. Cette démocratie entretenue par Abdou Diouf à travers qui, le code électoral consensuel de 1992 a été obtenu et, qui aura permis quelques années plus tard, des alternances démocratiques notamment en 2000 et en 2012, (cette démocratie) est à l’agonie avec le magistère du Président Macky Sall. A quelques mois de la présidentielle de 2019, les actes posés contre les potentiels candidats, font prospérer la thèse que le chef de l’APR, veut à la fois être juge et partie. Aujourd’hui, son gouvernement valide ou invalide les candidatures en fonction de la tète du client et ce, après le vote de la très controversée loi sur le parrainage.
En démocratie, seul le Conseil Constitutionnel a l’habilitation nécessaire pour valider ou invalider les candidatures aux élections mais, bizarrement avec la dérive autoritaire et la réelle volonté de restreindre la démocratie, des ministres se sont arrogés le droit d’être des procureurs et même des juges, accusant et condamnant en parfaite ignorance des prérogatives de réserve liées à leur fonction.
Condamné par la CREI, gracié par la suite avant d’être « exilé » au Qatar, Karim Wade, le candidat déclaré du Parti Démocratique Sénégalais qui s’est inscrit sur les listes électorales a vu le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, décider unilatéralement de l’invalidation de sa demande d’inscription. Les prétextes avancés par le ministre en question sont d’ordre partisan et fallacieux ne reposant au préalable sur aucune base juridique.
En annonçant urbi et orbi la disqualification du champion du PDS, Aly Ngouille Ndiaye s’est substitué au Conseil Constitutionnel qui est la seule juridiction pouvant décider du sort de Karim Wade et autres candidats. Mais on comprendra que c’est l’affolement général du coté du pouvoir où on est plus tenté à se chercher des candidats pouvant faire face au président sortant sans trop de dégâts.
Khalifa Sall, Karim Wade, plébiscités par les Sénégalais
En posant les actes contraires à la démocratie, le pouvoir a réussi en l’espace de quelques années à donner une notoriété internationale à Khalifa Sall, Maire de Dakar et Karim Wade, ancien Ministre. En effet, c’est l’effet contraire qui est en train de se produire au moment où les stratèges du Palais pensaient avoir fini de rouler dans la farine les sénégalais et que le deuxième mandat était déjà acquis.
Le château de cartes s’est écroulé avec les différents sondages secrets organisés et surtout les bulletins de renseignements qui n’ont de cesse de confirmer l’aura des deux personnalités emprisonnées pour avoir eu des ambitions présidentielles.
Même coupables de e qui leur est reproché, le fonctionnement et l’acharnement de la machine politico-judiciaire sur ces deux leaders, a fini de convaincre les plus sceptiques, qu’il ne s’agit nullement du fonctionnement normal d’une institution mais d’une véritable cabale. Car, comment peut-on faire l’impasse sur les dossiers de l’OFNAC (qui sont sous le coude), les rapports de l’IGE ou de la Cour des Comptes qui ont épinglé et exigé des poursuites judiciaires contre les délinquants pris la main dans le sac et se focaliser sur une « misérable » Caisse d’avance de moins de deux milliards.
Si pour Karim Wade, le mettre hors d’état de nuire a été facile pour le pouvoir, cela n’a pas été de tout repos pour le député-Maire de Dakar, Khalifa Sall. En effet, pour le cas de Karim Wade qui a été Ministre dans le gouvernement dirigé par l’actuel Président de la République, rassembler les « preuves » et porter l’accusation, était plus facile. Il aura suffit non seulement de revoir les différents contrats mais également, de trouver des judas issus du camp de l’ancien tout puissant ministre pour être les principaux accusateurs et témoins. Karim Wade devrait être écarté car les bulletins des services de renseignements lui prêtaient une fortune tellement colossale qu’il pouvait être un dangereux opposant à Macky Sall.
Par contre, pour le Maire de Dakar, cela n’a pas été de tout repos car, l’homme disposait d’une base politique affective et postulait logiquement à succéder à un certain Ousmane Tanor Dieng qui avait toujours juré que 2012 serait sa dernière élection et sa présence à la tete du Parti Socialiste.
Malgré les sucettes offertes ou promises, Khalifa Sall est resté logique dans sa démarche et celle d’Ousmane Tanor Dieng auparavant, lui qui a toujours soutenu que « le P.S est un parti qui n’a pas le droit d’être absent à une élection ».
Le plébiscite des sénégalais sur ces deux leaders malgré l’un son exil et l’autre, son emprisonnement, le pouvoir continue de voir son sommeil troubler par un immense report de voix en cas d’exclusion des deux chouchous des sénégalais, vers Idrissa Seck, leader du Rewmi qui de « cadavre politique » selon les apéristes est passé en pole position dans les sondages.
Les sénégalais qui sont les principaux acteurs de la vitalité de la démocratie, doivent montrer aux politiciens et particulièrement à ceux du pouvoir qu’ils sont encore les maîtres de leur propre destin. Pour avoir bouté dehors Abdou Diouf et Abdoulaye Wade qui soit dit en passant, avaient des programmes plus reluisants que Macky Sall, le génie national se réveillera-t-il au bon moment pour barrer la route à ce qui augure d’une dictature naissante?
La Rédaction