De notre correspondant à Stockholm, Frédéric Faux
Cette décision de reporter le prix Nobel de littérature, qui n’avait pas été prise depuis 1949, est le résultat du fiasco sans précédent qui touche l’Académie suédoise.
Cette institution, qui rassemble l’élite des lettres, était fragilisée depuis novembre dernier par les révélations qui s’accumulent autour du très influent Jean-Claude Arnault, marié à une académicienne.
Ce dernier aurait agressé au moins dix-huit femmes, profité indûment de l’argent de l’Académie, et même divulgué avant l’heure le nom des lauréats. Incapable de faire le ménage en son sein, minée par des démissions qui rendaient impossible l’attribution du prix Nobel, l’Académie s’est finalement rendue à la seule décision qui s’imposait.
L’auteur britannique Kazuo Ishiguro n’aura donc pas de successeur cette année, mais les Immortels désigneront l’année prochaine deux Nobel de littérature, le prix 2018, et le prix 2019.
En espérant que d’ici là, cette institution créée il y a plus de deux siècles sur le modèle de l’Académie française, aura su se réformer.
Seynabou faye