Dakarmidi – Le 13e jour du procès en terrorisme contre Imam Ndao et Cie a vu la comparution du 28e accusé avant-hier, lundi 30 avril 2018. Il s’agit de Matar Diokhané alias Abou Anwar, considéré comme le cerveau de cette entreprise présumée djihadiste.
Calme et serein, il a balayé toute l’accusation. Cependant la chambre criminelle lui a rappelé ses déclarations à l’enquête, quand il théorisait l’établissement d’un Etat islamique au Sénégal par les armes. Ou encore son entretien avec le chef de la secte terroriste Boko Haram. Il est le seul des 29 accusés présents devant la chambre criminelle à formation spéciale à connaitre presque tous les autres.
D’après l’obs, tout est parti de l’attaque de la mosquée de Imam Abdou Karim Ndour de Diourbel par des talibés mourides. Une réunion a été organisée alors par les sunnites (ibadous) pour trouver de gros bras capables d’assurer la sécurité de leurs savants lors de leurs conférences. Par la suite Matar Diokhané a entendu dire que certains tentaient de se procurer des armes, au cours des réunions qui se tenaient dans son Daara. Abou Anwar qui dit que les choses commencer à déborder se réfugie en Mauritanie.
Il y fait la connaissance de Moustapha Diop, qui se révèle être par la suite membre du Deach et c’est Aboubacry Gueye, proche de Boko Haram qui fait les présentations. Devant la barre, Matar Diokhane a expliqué que Moustapha Diop, qui était étudiant en Arabie Saoudite devait lui trouver un financement pour son Daara. Ce qu’il fera en lui envoyant une somme de 43 millions de Fcfa par le biais d’un autre étudiant sénégalais qui revenait de la Mecque. Avec ce financement, il revient au Sénégal mais ne met pas sur pied un Daara.
Moustapha Diop le met en rapport avec un certain Abdou Seid, un tchadien établi en Arabie Saoudite, qui cherchait un enseignant pour le Nigéria. Il dira, pour la gouverne de la Chambre criminelle, qu’il enseignait le Coran aux parents des membres de Boko Haram et qu’il était très respecté la-bas. Cependant quand les sénégalais ont été retenu dans la foret de Sambissa par Abubakr Shiekau, il été le médiateur qui a permis à ses compatriotes de rentrer. Revenant sur cet épisode, il rappelle que c’est une question d’interprétation islamique sur la détention de la carte d’identité et la pratique de l’exil qui était au coeur du problème.
Après son entretien avec Shiekau, il reçoit les félicitations du chef du Boko Haram, ainsi il reçoit 15 millions de fcfa de la part de Sheikau pour payer le billet de retour des sénégalais qu’il avait libéré et lui fait cadeau de la moitié de cette somme. Au moment de rentrer au Sénégal, le contingent sénégalais se fait arrêter au Nigerμ. De son coté, Matar qui dit avoir bénéficié d’un congé d’un mois, parvient à rentrer sans problème. Informé de l’arrestation de ses compatriotes, il retourne au Niger pour dit-il les conduire jusqu’au Sénégal. « Je devais respecter ma parole en les conduisant jusqu’au Sénégal » se justifie t-il.
Par ailleurs Matar Diokhané a été interpellé sur ses rapports avec le terroriste international, Omar Diaby dit Omsen. Il reconnait l’avoir vu juste deux fois, ils ont été mis en relation avec le même Moustapha Diop. Diokhane jure qu’il ne connait rien de Omsen et qu’il a pris plus tard qu’il faisait l’objet de poursuite en France. Cependant le président lui rappelle qu’à l’enquête, il avait dit clairement aux gendarmes-enquêteurs que Omsen fait partie de Al -Qaïda et Moustapha Diop était un élément de Deach. Ce qu’il nie aussi estimant que c’est après la réunion de Richard-Toll qu’il a su que Moustapha Diop était proche de Deach et qu’il serait maintenant dans les rangs d’Al Nastra. Mais, il reconnait aussi qu’il projetait de se rendre en Syrie avec Omsen et qu’un probléme de visa l’avait retenuau pays.
Revenant sur la perquisition de sa chambre, il reconnait avoir laissé la-bas sa documentation parce qu’étant sur de , les retrouver sur le net. Cependant le magistrat Samba Kane lui rappelle que les 14 livres trouvés chez lui parlaient de Jihad. Matar Diokhané dit qu’il avait ces livres, juste pour s’informer. Parlant de ses relations avec Imam Alioune Ndao, il a expliqué qu’il l’avait choisi pour donner des conseils à ses amis qui revenaient du Nigéria./ Imam Ndao devait leur parler pour qu’ils ne se laissent plus berner.
La rédaction