Lors de sa conférence de presse du 11 avril 2018, le Mouvement Y EN A MARRE a marqué son adhésion au principe et au soucis de rationaliser les partis politique et réguler le nombre de candidats aux différentes élections.
Par la même occasion, le mouvement a manifesté sa désapprobation quand à la démarche unilatérale et cavalière empruntée par le pouvoir dans ce projet de parrainage des candidats.
Convaincu que le débat posé par cette proposition de loi transcende le bras de fer pouvoir/opposition politique, Y EN A MARRE a demandé la suspension du processus de la loi, le temps de créer un consensus national fort, d’autant qu’une initiative de médiation de la société civile a été engagée entre les parties prenantes.
Nous avons salué cette initiative, mieux, nous l’avons appuyée de toute notre énergie, dans l’espoir qu’elle aboutisse à une issue favorable.
Dommage. Il faut constater que depuis lors les positions n’ont pas évolué. Le Président Macky Sall s’entête à vouloir coûte que coûte accélérer ce processus, à moins d’une année de l’élection présidentielle. Pourtant, il a eu tout le temps car la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique était le premier point du référendum constitutionnel organisé il y a deux ans. Si les textes qui régissent les partis politiques étaient appliqués, notamment celui portant la nécessité de déposer ses comptes chaque année sous peine d’être dissous, l’es pace serait rationalisé puisque beaucoup de partis auraient disparus.
La posture actuelle du Président Macky SALL nous rappelle l’épreuve malheureuse du 20 mars 2016, quand il avait fait valider son Wax Waxeet sur la durée de son mandat,par le référendum constitutionnel.
Aussi, nous gardons à l’esprit la dernière élection législative avec son lot de manquements graves. Des milliers de citoyens ont été privés du droit de vote à cause de la non-délivrance des cartes d’électeurs à date échue et l’absence de plusieurs milliers de votants régulièrement inscrits sur le fichier électoral.
Aujourd’hui encore, ce même régime embarque le peuple Sénégalais dans cette situation lourde de dangers, au regard de toutes les conséquences qui pourraient découler de son obstination à rompre avec la tradition de consensus sur le processus électoral, un des principaux fondements de la démocratie sénégalaise.
Le Mouvement Y EN A MARRE s’est investi et a mobilisé toutes ses ressources pour sauver ce consensus, pourtant pas inaccessible. Nous avons juste demandé le « waxtaan ba jouboo », le « pencoo ».
Mais le pouvoir reste sourd et est sur le point d’ouvrir une période de tensions et d’instabilité pré-électorales.
Mesurant toutes les conséquences que de telles pratiques antidémocratiques auront sur la DEMOCRATIE du Sénégal, citée en exemple partout en Afrique ;
Yen a amarre se joint à toutes les forces vives de la nation et appelle le Peuple Sénégalais à se mobiliser comme jamais auparavant, pour écrire sa propre histoire et barrer la route à tous ceux qui, hier comme aujourd’hui, ne voient notre Constitution que comme un outil au service de leurs intérêts politiques.
Ce combat commence ce jeudi 19 avril prochain par une vague de mobilisations citoyennes et pacifiques, devant les grilles de l’Assemblée Nationale et partout ailleurs à Dakar, mais aussi dans les régions et dans la diaspora pour manifester notre désapprobation et exprimer notre choix d’une démocratie apaisée.
Il appartient à chaque Sénégalais de faire face à ses responsabilités en s’érigeant en sentinelle de la Démocratie.
« Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées. »
Fait à Dakar le 17 avril 2018