Dakarmidi – Dans ma contribution datée du 23 mars 2018, j’écrivais ceci « Pour écarter des opposants, il (Macky SALL) les emprisonne, les fait exiler ou les menace de représailles judiciaires. Pour ce qui concerne le cas spécifique de Khalifa SALL, tous les sondages ont démontré à souhait que dans une élection présidentielle où Khalifa SALL serait candidat, Macky SALL irait au second tour. C’est la raison pour laquelle pour ceux qui seraient tentés de croire que Khalifa SALL pourrait être libéré, il faudrait qu’ils se détrompent. Non seulement, il sera condamné mais également il ne humera pas l’air de la liberté d’ici l’élection présidentielle pour la seule raison que le régime ne prendra pas le risque de le laisser battre campagne au profit d’un candidat de l’opposition. »
Ce verdict n’est nullement une surprise. De la même logique que pour ce procès où le juge Malick LAMOTTE, proche de Maitre Sidiki KABA avait prononcé un verdict commandité depuis l’Avenue Roume, tout est ficelé pour qu’aucune liberté ne soit octroyée à Khalifa aussi bien en appel qu’en cassation. Le Palais contrôle tout. Les magistrats aussi bien de la Cour d’Appel qu’au niveau de la Cour suprême ne relâcheront Khalifa d ‘ici l’élection présidentielle.
Lorsque son entreprise « mackyavélique » aura bien fonctionné, le Président comme il l’a fait pour Karim, après l’avoir écarté de l’élection présidentielle, prendra une grâce pour Khalifa pour dire aux sénégalais qu’il a de la magnanimité dans son cœur.
Ce scénario, je vous le concède, ne se réalisera que si les sénégalais ne décidaient pas de dire « STOP ». Pour contrer cette entreprise abominable, mon analyse m’amène à ces recommandations.
1. Un front de l’opposition contre la dictature rampante
L’opposition, comme elle l’a fait lors des assises nationales, devrait regrouper toutes les forces vives pour conter les dérives du Président consistant à écarter ses adversaires qu’il craint le plus. Pour cela, la société civile, l’opposition, etc. devraient se réunir comme un seul homme pour dénoncer ce régime, avec tous les moyens démocratiques en leur possession et mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, refuser le parrainage institué pour écarter des adversaires politiques et exiger la délivrance des cartes. A ce stade, l’oppression doit être combattue et l’engagement doit être décisif. Une campagne nationale et internationale s’imposent.
2. Des coalitions en vue des élections
S’il est vrai qu’une seule candidature présente des dangers pour l’opposition, une trop grande dispersion risque aussi de faire l’affaire du parti au pouvoir. Ainsi, l’opposition doit aller en coalition en acceptant de porter des candidats qui rassurent et qui portent des valeurs. De grandes coalitions autour de Abdoulaye BALDE, Moustapha GUIRASSY, Idrissa SECK, Malick GAKOU, Ousmane SONKO amèneront trés certainement Macky SALL au second tour et vers une alternance assurée.
3. Miser sur la jeunesse et investir le monde rural
La jeunesse sera le cheval de bataille de l’opposition pour réussir l’alternance. L’opposition doit investir la jeunesse des universités, des lycées et partout dans le pays. Les vacances scolaires et universitaires doivent être utilisées par la jeunesse pour une grande sensibilisation des milieux ruraux particulièrement. Les thèmes ne manquent pas (arrestation d’opposants avec une instrumentalisation de la justice, népotisme dans la gestion des affaires de l’Etat, corruption dans le pétrole, etc.). Ces thèmes doivent être partagés au niveau de tous les sénégalais et dans toutes les langues locales. Ces thèmes doivent aussi être partagés au niveau des réseaux sociaux dont facebook et WhatsApp. En plus des réseaux sociaux, du porte à porte doit être fait que ça soit dans la rue, dans les transports, les marchés, les maisons, etc.
Pour Khalifa SALL, après avoir épuisé tous les recours concernant son verdict, il lui appartiendra à travers ses partisans qui lui sont restés fidèles de battre campagne pour l’opposition, comme il l’a fait lors des législatives. Il sera réhabilité par une grâce amnistiante quand l’alternance se produira lors des présidentielles et des législatives prochaines.
Le Sénégal est en danger et il appartient aux sénégalais de sauver ce pays qui a fait la fierté de tous ceux qui dans le monde sont épris de justice et de démocratie.
Oumar Faye