Dakarmidi – Ousmane Sonko est sans nul doute l’un des rares leaders politiques africains à oser aujourd’hui commettre un plaidoyer en faveur de la restauration de la peine de mort. Dans l’air du temps, il n’est plus admis de revenir à ce que les droits-de-l’hommistes, appuyés par les lobbys notamment maçonnique, ont réussi à présenter comme une barbarie. La civilisation du 21ème, dit une certaine bien-pensance, est incompatible avec la sanction capitale.
Ousmane Sonko, lui, va à contre-courant de cette pensée dominante pour militer en faveur du retour de la peine de mort au Sénégal. Il argumente cette thèse, en dépit des soupçons qui le dépeignent sous les traits d’un musulman orthodoxe, pour ne pas dire intégriste. Mais le leader de Pastef semble n’en avoir cure, visiblement trop peu soucieux d’inquiéter. Ceci ajoute au brouillage de l’image que les chancelleries occidentales se font de cet objet politique non encore clairement identifié.
Ce ne sont pas les seules que cet ancien inspecteur des impôts reconverti en politicien trouble. Le pouvoir de Macky Sall, et surtout ceux qui y gèrent des deniers publics, sont poly-traumatisés par cet ex-fonctionnaire des régies financières au fait des circuits de magouille qui agit comme un journaliste d’investigation pour prendre la main dans le sac les voleurs de la République.
Le point culminant de cette démarche a été atteint avec le pamphlet de plus de 200 pages qu’il a écrit pour démontrer comment le Sénégal a été spolié de son pétrole par le régime de Macky Sall. Sonko ne fait pas que peur, il terrorise les tenants actuels du pouvoir. Il ne se passe un jour sans qu’il avance un peu plus dans la découverte des cafards de Macky Sall et de ses affidés.
Et c’est cette façon de mener le combat politique qui fait de celui qui est devenu député aux législatives du 30 juillet 2017 une identité remarquable au sein de l’opposition. Opposant de type nouveau, tenant d’un discours plus journalistique que politicien, le leader de Pastef suscite envie et adversité y compris au sein de l’opposition.
Si Dieu Seul sait jusqu’où ira Ousmane Sonko, son ascension fulgurante et sa manière de faire la politique font peur dans tous les compartiments de l’échiquier.
Cheikh Yérim Seck