Le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé mercredi le retrait de l’archipel du traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), qui se penche sur sa politique meurtrière contre la drogue. «Je déclare (…) que les Philippines révoquent leur ratification du Statut de Rome avec effet immédiat», a dit le président dans un communiqué.
La cour établie à la Haye a annoncé début février l’ouverture d’un«examen préliminaire», étape préalable à une enquête, sur la campagne antidrogue menée par le président philippin. Cette politique sème l’inquiétude dans les rangs de la communauté internationale.
Elu facilement en 2016, le président Duterte avait promis d’éradiquer le trafic de drogue en faisant abattre des dizaines de milliers de délinquants. Depuis son élection, près de 4 000 trafiquants et usagers de drogue présumés ont été tués par la police, d’après les statistiques officielles. Les défenseurs des droits de l’Homme affirment qu’il faut en fait multiplier par trois ces chiffres pour obtenir le bilan réel des morts.
En octobre dernier, le Burundi était devenu le premier pays à se retirer de la CPI, estimant qu’elle était un «moyen politique» utilisé par la communauté internationale pour «opprimer les pays africains».