Mon cher « ami »,
Avant l’accession du Président Macky Sall au pouvoir nous étions bien proches, tous les deux. Tu te rappelles peut être. Nous avions les mêmes rêves et les mêmes combats. Je me souviens même que tu me disais avant Février 2012 que tu savais bien qu’on n’allait pas gagner mais qu’il fallait que l’on participe afin de compter après sur l’échiquier politique national.
Au quartier personne ne croyait en nous. Nous étions seuls dans nos rêves et nos combats. Nous faisions nos portes à portes sans soutien et sans tambour ni trompette.
Dans certaines maisons, personne ne nous écoutait. Certains nous prenaient pour de réels prétentieux en se disant comment Monsieur Macky Sall pouvait-il être élu à la magistrature suprême alors que son parti n’avait que 3 ans de vie.
Comment l’APR pouvait-il espérer concurrencer avec un PS séculaire, un PDS avec sa grande puissance de feu, une AFP avec Niass à sa tête ?
Cependant, nous y avons cru ensemble. Entre nous, Il n’y avait ni responsable ni simple militant. On était bien soudé, une vraie famille !
Nous mangions ensemble nos pains thon et partagions nos sachets de thiaaf. Tu me demandais toujours de ne pas perdre espoir et que « beuss bou Macky nékké Président lepp dina bakh ».
Autour de notre candidat, il n’y avait pas plus de six (6) personnes connues par les sénégalais. Le seul sur lequel reposait notre rêve, c’était bien Monsieur Macky Sall. C’est lui qui avait un combat à mener et une revanche à prendre sur Maitre Wade.
Arrivé au pouvoir, le Président Macky en cherchant à honorer les uns et les autres t’a choisi pour travailler à ses côtés. Tu sais bien que ce n’était pas parce que tu étais plus méritant que nous autres mais juste que tu avais la « baraka » d’être dans son esprit et son cœur au moment de choisir.
Quand le Président t’a nommé, j’étais un tantinet content car je me disais qu’il ne pouvait promouvoir tout le monde et qu’à travers toi il reconnaissait le travail qu’on avait tous abattu.
C’est à ce moment précis que tu as commencé à changer. Je me souviens de mon premier coup de fil pour te féliciter. Tu as répondu en me disant que tu allais me rappeler. Jusqu’à présent j’attends !
Au village, tu ne passes plus la nuit. Tu viens quand tout le monde est couché et tu repars avant que le jour ne pointe. Chaque fois qu’une grande fête approche comme si « dagnou la digal sarakh » tu fais livrer dans chaque maison un kilo de pomme de terre et quelques oignons. Au mois de Ramadan, tu donnes le « ndogou » mais jamais sans les caméras. Tu te plais maintenant à venir filmer notre misère ? « Thieuy Yala ! »
Il parait qu’à Dakar, tu habites maintenant une grande maison et que tu as des gardes du corps. Rien que d’y penser, je ris sous cape !
Comment as-tu pu changer à ce point ? Toi qui te cachais dès que tu voyais Mamadou, le boutiquier du coin à cause de tes nombreuses dettes impayées.
Comment as-tu pu ? Comment ?
Il parait que tes anciens amis ne te voient plus. Tu te caches d’eux car tu en as de nouveaux. Ceux-là qui ne te disent jamais la vérité.
De vrais « thiogous »!
Tu as fini d’oublier que ces derniers ont été avec tous les régimes et qu’un jour ils te quitteront quand ils sentiront le vent tourner.
Au village, même ton fils a de nouveaux rapports avec les vieux qui t’ont vu grandir. Maintenant ce sont eux qui viennent le saluer. Il se promène avec une voiture.
Eh oui ! Son père a bénéficié de la signature du Président Macky Sall. Il se susurre même que Khady la fille qui ne voulait pas accepter ses avances est tout le temps avec lui maintenant. « Kou né ngour neekhou »l…..
Aujourd’hui, tu as tellement de maisons que certaines sont inoccupées. Juste un gardien y vit au moment où tes frères et sœurs peinent à s’en sortir.
« Dimbali diambour mola gueuneul ». Vrai « Samba Alaar » !
Ces derniers temps que se passe-t-il ? On te voit plus souvent au village. Tu es là presque chaque week-end. Tu salues tout le monde, tu souris pour un rien…tu gares même ta voiture pour marcher. On dirait même que « daagn la liguéyone mou tothie ». Que se passe-t-il mon cher ?
Ah oui j’oubliais ! La raison est toute simple : les élections ne sont plus loin. Rien que 330 jours ! Tu recommences à faire ton malin pour nous refaire le même coup !
Six bonnes années que tu nous snobes !
Tu sais bien que ce n’est pas ainsi que tu vas aider notre leader et peut être que lui-même le sait : « daf la baayi ci biir rekk » !
Durant six ans, tu n’as pas pu consolider encore moins élargir sa base. Tu n’as aucunement participé à la formation de ses militants ni à l’animation du parti. Pas de conférence encore moins de thés débats à thème. Rien de rien !
Tu remplies le Grand théâtre avec les membres de groupements de femmes qui acceptent de se déplacer moyennant 35.000 francs pour leur caisse. Quelle triste scène de théâtre ! On sait hein !
C’est ainsi que tu comptes tromper le Président ?
« Yow moom poukeuré rek » ! Sabar, lamb…tu es toujours le parrain de la débauche et du folklore. Tu n’as rien apporté au Président à part contribuer à effriter son capital sympathie.
Penses-tu un seul instant que si tu étais à la hauteur, il sentirait la nécessité de descendre lui-même sur le terrain pour faire le job à ta place.
Macky Sall sait bien que « moom mogni fi teuyé ». Pas toi !
« Balamay beug déh rek », partout où il doit aller tu te débrouilles pour être à côté de lui… « laambar laambari »…
Des fois même, je me demande quand il cite ton nom devant tout le monde, s’il ne t’arrive pas de jubiler une fois seul dans ta voiture: il m’a cité ! Il m’a cité ! Il m’a cité !
Aujourd’hui, certains d’entre vous-mêmes se sont retournés contre lui quand lui est venu l’idée de se séparer d’eux. Aujourd’hui ce sont ces mécontents là qui nous disent que Monsieur Macky Sall a été un mauvais choix alors qu’avant on ne les entendait jamais. Tant qu’ils sont dedans tout est bien pour le meilleur des mondes et dès qu’on les change c’est la catastrophe. Celui qui était le meilleur de tous devenait le commandant du Titanic. Quel manque de loyauté !
Tu es bien dans une équipe avec d’autres mais tu t’en fiches éperdument. Tu tacles tes propres coéquipiers et l’équipe est devenue tactiquement indisciplinée.
Les joueurs n’écoutent plus les consignes de l’entraineur sachant que d’ici 2019 il lui sera difficile de faire entrer des remplaçants afin d’éviter de devoir faire face à des frustrations.
Je me demande pourquoi personne d’entre vous ne veut comprendre que le match du 24 Février 2019 est capital et qu’il faudra le gagner dans les 90 minutes.
Aller aux prolongations (2e tour) risque de nous être fatale.
Faites bloc et motivez les supporters !
Arrêtez s’il vous plait de vous chamailler et d’enregistrer les conversations des autres pour aller jouer au délateur…La seule chose que vous savez faire c’est de mettre en mal vos propres sœurs ou frères avec le Président de la République.
Regardez-vous et respectez ceux-là qui portent le même maillot que vous. L’adversaire est dans l’autre camp !
Qu’Allah éclaire notre entraineur !
Souleymane LY
Spécialiste en communication
UNP/ Bokk Jëmù
julesly10@yahoo.fr