Dakarmidi – En Mauritanie, l’ONG anti-esclavagisme Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) dénonce la répression d’une de ses manifestations mardi à Nouakchott. Des militants de cette ONG, qui s’étaient rassemblés pour dénoncer la détention de plusieurs de leurs membres, ont été arrêtés.
Ils s’étaient donné rendez-vous au carrefour de la polyclinique de Nouakchott. Direction : le siège des Nations unies pour une marche qui se voulait pacifique. Elle a finalement été stoppée net par l’intervention des forces de sécurité.
« La police était venue en surnombre. Elle a bouclé toutes les issues. Ceux qui ne voulaient pas quitter les lieux ont été carrément battus avec des matraques, ont été traînés et les plus récalcitrants ont été arrêtés », explique Balla Touré, le secrétaire général aux relations extérieures de l’IRA.
Neuf militants de l’ONG anti-esclavagisme ont été interpellés. Parmi eux, plusieurs femmes. Tous ont été relâchés le soir même. L’IRA dénonce un durcissement du régime contre ses militants et plus largement, contre les défenseurs des droits de l’homme en Mauritanie.
Pour le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, ces interpellations étaient au contraire justifiées : « L’IRA n’avait pas d’autorisation. La police doit veiller sur les manifestations et les sécuriser. Il est donc évident d’arrêter les manifestations qui ne sont pas autorisées. En Mauritanie, il n’y a plus d’esclavage, il y a la pauvreté, le chômage et l’ignorance. C’est le fonds de commerce de l’IRA ».
La lutte contre l’esclavage n’était pas l’objet de cette manifestation, mais elle se trouve au cœur de l’action de l’IRA. En juin dernier, l’ONG a déposé plainte auprès des Nations unies et de l’Union africaine pour dénoncer la persistance de l’esclavage dans le pays. Une pratique pourtant érigée en crime contre l’humanité en 2015.